Bilan météo sur la France en 2018
Encore tous les records battus!
(Bilan climatique provisoire établi le 20/12/18)
La moyenne de la température annuelle, proche de 14 °C, devrait se situer 1,4 °C au-dessus de la moyenne de référence 1981-2010. Cet écart fait de 2018 l'année la plus chaude en France métropolitaine depuis le début des mesures en 1900, devant 2014 (+1,2 °C) et 2011 (+1,1 °C).
Les températures maximales, supérieures aux normales* de 1 à 2 °C, ont été particulièrement élevées sur le quart nord-est du pays où elles ont été en moyenne plus de 2 °C au-dessus de la normale
Après un mois de janvier au 1er rang des mois de janvier les plus doux, le mois de février a été frais suivi d'un mois de mars proche de la normale*. Puis, depuis avril, les températures sont restées en moyenne plus élevées que la normale.L'été 2018 s'est classé au 2nd rang des étés les plus chauds derrière 2003, avec des températures supérieures aux normales de 2 °C.
D'avril à décembre, la France a ainsi connu 9 mois chauds consécutifs. Une telle séquence est inédite depuis le début du XXe siècle.
Le cumul de précipitations a étélégèrement excédentaire*en moyenne sur l'année et sur la France, mais très contrasté géographiquement.
Le pourtour méditerranéen et la Corse ont été bien arrosés avec un excédent de 30 à 60 %. Durant l'automne notamment, les régions méridionales ont été frappées par de violents épisodes méditerranéens accompagnés de pluies intenses qui ont généré des crues rapides et des inondations localement dévastatrices. Souvent proche de la normale sur le reste du pays, la pluviométrie a toutefois été déficitaire de 10 à 20 % le long des frontières du Nord et du Nord-Est, voire localement de près de 30 % en Alsace, Lorraine et Franche-Comté qui ont connu une sécheresse record au cours de l'automne. Depuis le début de l'année (jusqu'au 20 décembre), on a ainsi relevé seulement 768 litres/mètres2 à Epinal dans le Grand-Est, soit un déficit de 20 %, mais 971 litres/mètres2 à Montpellier dans le Languedoc, soit un excédent de 60 %.
Le premier semestre a bénéficié d'une pluviométrie abondante, avec un excédent supérieur à 60 % en janvier et mars. La France a ensuite connu un déficit pluviométrique persistant jusqu'à fin novembre, qui a frôlé les records en septembre. Sur les régions du Nord-Est, la sécheresse des sols superficiels, qui s'est installée en fin d'été, est en atténuation depuis les premiers passages perturbés en décembre.
L'ensoleillement cumulé sur les 12 mois, proche de la normale** sur le sud de la France,a été excédentaire de plus de 10 %sur la moitié nord. Sans atteindre les valeurs record de 2003 sur ces régions, la durée d'ensoleillement a été remarquable près des frontières du Nord et du Nord-Est avec un excédent proche de 20 %, voire localement supérieur.
2018 : l’année la plus chaude en France
En Allemagne, en Autriche et en Suisse, 2018 est également l'année la plus chaude enregistrée depuis le début des relevés météorologiques. Il est possible que ce soit aussi le cas à l'échelle de l'Europe.
Deux causes principales expliquent cette année exceptionnellement chaude :
Des configurations météorologiques propices à la chaleur
Depuis la fin du printemps, on a vécu de fréquentes situations de type « régime scandinave », c'est-à-dire des hautes pressions centrées sur la Scandinavie. Ce type de temps favorise l'apport d'air continental particulièrement chaud durant la période estivale. L'été 2018 est d'ailleurs le second été le plus chaud depuis le début des mesures (derrière 2003).
Le changement climatique
Les situations météorologiques ne peuvent expliquer à elles seules une année aussi chaude. Dans le cadre du changement climatique la température moyenne sur la France augmente régulièrement depuis plusieurs décennies. Sur les 10 années les plus chaudes, 9 se sont produites après l'an 2000 !
Ce réchauffement climatique a déjà de nombreuses conséquences : des vagues de chaleur plus fréquentes, moins de neige l'hiver en moyenne montagne, plus de surfaces impactées par la sécheresse… On peut retrouver des explications détaillées dans la vidéo suivante.
2018 : année la plus foudroyée depuis 30 ans
Météorage vient de publier un premier bilan de foudroiement pour 2018.
(Cliquer sur la carte pour l'agrandir)
Décembre 2018 ensoleillé en montagne et en Méditerranée
Si les pressions ont été plus élevées que de coutume, la position de l'anticyclone n'a pas empêché les perturbations atlantiques qui le contournaient d'arroser, parfois copieusement, les régions du nord et de l'est pendant les trois premières semaines du mois. Ensuite, l'anticyclone s'est encore renforcé avec un temps devenant sec en dernière semaine mais parfois durablement gris en raison des nuages bas, brumes et brouillards tenaces dans les régions de plaine.
De ce fait, l'ensoleillement a été excédentaire par rapport à la normale*, d'une part en Méditerranée (sous l'influence prédominante du mistral et de la tramontane qui dégageaient le ciel) et d'autre part en montagne (le relief se situant au-dessus des plaques de nuages bas confinées dans les plaines et les vallées). L'excédent dépasse parfois 30 % comme à Montélimar avec 122 heures de soleil mais la ville la plus ensoleillée fut Saint-Auban dans les Alpes-de-Haute-Provence avec 176 heures de soleil, presque 6 heures par jour, mais assez loin du record de décembre 1991 (216 heures).
En revanche, certaines villes ont battu un record de faible ensoleillement. C'est le cas notamment de Brest où le soleil ne s'est montré que 19 heures et 28 minutes (soit un déficit de 70%) battant un record vieux de 1956 ! A Dax, on a connu avec 49 heures et 28 minutes le mois de décembre le plus gris depuis 1991 (certains mois de décembre plus anciens avaient eu moins de soleil mais avec des instruments de mesure différents).
Un début 2019 sous hautes pressions
En ce début janvier, les pressions atmosphériques sont encore plus élevées que fin 2018. Mercredi 2 janvier, les baromètres affichaient des valeurs largement supérieures à 1040 hectopascals entre les côtes de la Manche et l'Angleterre, atteignant même les 1045 hectopascals localement dans le Pays de Galles. Cet anticyclone va se maintenir ces prochains jours avec des valeurs dépassant 1030, voire 1035 hectopascals pour la première semaine de janvier. En fin de première décade, une baisse pourrait intervenir même si les pressions restent supérieures à la moyenne.
Evolution de la pression atmosphérique ramenée au niveau de la mer prévue à Brest par le CEP du 2 au 10 janvier 2019 © Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme, développé en partenariat avec Météo-France.
* : normales climatologiques : ensoleillement moyenné sur la période 1991-2010.